Danse Macabre
J’écoutais un morceau de Mogwai, celui en titre, sur un site tubesque- amusant cette propension à écouter via des sites virtuels ce que l’on possède à la maison- et l’image sur la vidéo représentait une fille la tête dans un récipient en verre.
J’ai repensé alors à ce fameux poisson dans le bocal (fameux car il se glisse parfois faussement rieur dans les conversations), poisson qui est dans son élément aussi bien dans les paroles de la chanson que zodiaquement (ah oui tiens d’ailleurs). Si je songeais en dessinant à un poisson en particulier, qui ne s’est jamais senti piégé dans son propre univers ? Par toute cette répétition de séquences de la vie quotidienne, d’émotions, doutes, impuissances, sentiments.
Je clin d’œil donc ces quelques traits à ceux qui se cognent régulièrement aux parois de leur aquarium. Et si vous avez la chance de nager dans l’océan mais que vous êtes d’humeur mystique, je suppose qu’il vous suffit alors d’ouvrir le journal dominical à la page des horoscopes.
"[...]Nevermore."
But the raven, sitting lonely on the placid bust, spoke only
That one word, as if his soul in that one word he did outpour.
The Raven, Edgar Allan Poe.
Cela faisait un moment que je n'avais pas fait de ventilo-art. Et puis cela rattrapera en un sens un précédent message que j'ai effacé. All hail to PJ Harvey.
« -Tu dessines encore des sorcières et des êtres tordus
- Qu’est-ce que tu as contre mes sorcières ?
- Rien, ça va bien avec le temps je trouve ce genre de personnages »
Etrange idée d'attribuer aux saisons différentes images, contes et autres associations d’idées. Je ne pense pas donner aux êtres de l’imaginaire, qu’ils soient tordus, tourmentés, feux ou chaleureux, une saison en particulier, je ne leur souhaite pas l'hiver en tout cas. L’hiver pour moi c’est la période où tout rentre en dormance, où l’on se fiche un peu de ce que trafique la rabouteuse dans sa tanière sauf si on s’est brûlé d’une vilaine manière. Mais il est vrai que l’hiver me rappelle les histoires que mon grand-père nous racontait au coin du feu, la saison des loups hurlants dans la neige, les êtres fantastiques des légendes nordiques, le royaume de la reine des glaces.
Peut être y-a-t-il après tout une saison pour les mythes et les légendes, la période pendant laquelle on a le temps de les partager et de les raconter.
Je continue dans la série montéléphonefaitdesphotospourriesmaisj'aimebienquandmême.
Ce banc je l'aime, il a de l'allure. Que la saison soit à l'automne, aux beaux jours ou à l'hiver. Mais je ne m'y suis jamais assise. Parce qu'il est trop proche du chemin qui fait le tour du parc, et qu'il faudrait aussi que je décide de quel côté de l'arbre je désire m'installer. Et si même l'hiver, particulièrement celui-ci qui a des températures plutôt douces (enfin sauf cette semaine où ça pèle velu), ne m'empêche pas de sortir déjeuner, je ne suis pas encore assez folle pour préférer ce banc-là à d'autres un peu plus abrités.
Et donc pour conclure. Conclure le mois de janvier (déjà) et la période des souhaits (plus que quelques jours et on pourra à nouveau détester tout le monde), voici la carte de voeux (trèèèèès inspirée de cette illustration là) en entier.
Je ne sais pas pourquoi on dit que se dissimulent ceux qui s'enrobent, s'étoffent, s'enlaidissent, s'affadissent. Au contraire, au milieu de tout ce mélange de parfums, d'apprêt, de maquillage, d'impeccabilitude, les êtres invisibles ne se voient que mieux.
J'avais fait en décembre dernier, entre deux voyages, entre-deux réveillons, une note-bilan de l'année (ou plus) écoulée. Et puis je ne l'ai jamais postée et peut être vais-je l'effacer ensuite. Peut être pas. On verra.
Il y a certaines expressions, pourtant dans leur histoire sémantichoséthymologique parties du même point, qui finissent par être, quelque part complètement opposées selon le langage.
Les choses naturelles par exemple.
Les natures mortes.
Je n'ai jamais aimé ce terme. Nature morte. Car ce qui est cueilli n'est pas forcément mort, après tout nous sommes tous tombés de l'arbre depuis plus ou moins longtemps. Et donc pour le langage, aux natures mortes, je préfère l'anglais "still life". La vie suspendue, mais on pourrait aussi y lire "toujours vivant", ce qui correspond bien à tout objet ou scène qu'on immortalise.
Nononon ce blog ne devient pas un blog photo. Ayant eu récemment un problème de net, j'ai appris à faire fonctionner mon Bluetooth (mmmh... ok... mais pour moi l'association d'idées fut très logique) et ai donc pu transférer les images prises de mon téléphone (ouinonjen'aitoujourspasdesmartphone). Elles sont plutôt chouettes en fait. Elles ont un certain cachet avec leur pourritude, leur bruit de fond, leur flou, on croirait presque que j'ai mis, à dessein, un filtre. A moi les albums de photos de portable décrépites sur facebook !!! (chiche).
Je crois que, mis à part ces clichés, j'ai toujours eu une certaine affection pour ce qui est bancal, "décrépisuet", absurde, tordu, ou laidement sympatique. Peut être parce que sans rien faire de particulier, juste par le fait d'exister, ces objets, ces êtres, expriment déjà énormément de. Et parce qu'ils ne sont pas forcément rassurants, ils m'apparaissent comme étrangement familiers.